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Éveiller la joie de vivre

Il y a de cela deux ans, une maison d’édition m’a demandé d’écrire un livre sur la zoothérapie en relatant mon expérience auprès de personnes souffrantes que j’avais aidées avec l’aide de mon chien Chico, un bichon maltais nain d’à peine trois kilogrammes. Ma première réaction en fut une de doute. Aurais-je suffisamment de matière pour un livre? Et surtout, comment écrire? Puis, en regardant Chico couché à mes côtés, je me suis dit qu’au moins, cela ferait plaisir à ma mère et que ce serait une façon d’immortaliser les petits miracles auxquels j’ai assisté grâce à ce chien extraordinaire.

Alors, oui, je n’ai aucune honte à le dire : j’ai écrit ce livre, avant tout, pour Chico. Je me souviens du bonheur qui m’envahissait pendant que j’écrivais, Chico à mes côtés. Sa présence justifiait ce travail assidu. Et l’aventure qui a suivi la sortie du livre fut tout aussi merveilleuse. Chico et moi avons été invités sur plusieurs plateaux de télévision, à la radio et dans les journaux, en France et au Québec.

Cela a duré près de six mois. Chaque fois, cette petite boule de poils ne cessait de m’impressionner. Avec sa gueule d’éternel chiot, on sentait qu’une fois en direct, il se donnait entièrement, comme si un artiste s’éveillait en lui. C’était lui la vedette. Il a conquis et continue de conquérir tous ceux qui le rencontrent. On l’a surnommé Little Buddha!

Chico est entré dans ma vie il y a onze ans maintenant et j’ai exercé le métier de zoothérapeute avec lui, au Québec et en France. C’est mon alter ego. Mais les animaux ont donné un sens à ma vie bien avant l’arrivée de Chico. Dès l’enfance, mon intérêt pour eux s’est transformé en une véritable passion et a guidé mes choix existentiels et professionnels. Très tôt déjà, ils me permettaient, bien que le mot « zoothérapeute » ne fît pas encore partie de mon vocabulaire, d’accompagner des personnes que je rencontrais vers un certain mieux-être.

Sans que je le sache, ma vocation se dessinait lentement. Enfant, j’ai toujours été enclin à aider des voisins, des amis plus démunis que moi et le chien familial, Ulysse (un bichon maltais également), m’apportait un immense réconfort.

Je me souviens, quand il venait dormir près de moi certains soirs, combien je trouvais sa présence bienveillante. À dix ans, pris de passion pour les dauphins, je me suis promis qu’un jour je travaillerais avec ces derniers et les enfants malades. C’est ce que j’ai fait, trente ans plus tard. Freud a d’ailleurs écrit une phrase qui me caractérise : "le bonheur est un rêve d’enfant réalisé dans l’âge adulte".

Tous les animaux, mais surtout les chiens en ce qui me concerne, nous apprennent une qualité que l’humain a tendance à oublier ou qu’il n’est tout simplement pas en mesure de développer. Il s’agit de la loyauté, de cet amour inconditionnel qu’ils nous vouent, bon gré mal gré. Ceux qui sourient ou qui ne comprennent pas de tels propos sont souvent des personnes qui n’ont jamais eu d’animaux de compagnie.

Aujourd’hui, l’animal occupe une place très différente au sein des foyers par rapport à celle qu’il occupait encore il y a seulement quelques dizaines d’années. Les animaux de compagnie font partie intégrante de la famille, et le nombre d’associations qui veillent à la protection et aux droits des animaux ne cessent d’augmenter.

La violence qu’on leur inflige est désormais un sujet qui fait rage et l’opinion publique reconnaît que la limite entre l’homme et l’animal est en fait très mince, voire inexistante. Comme nous, ils sont dotés d’une conscience et il suffit de lire les articles scientifiques qui parlent de leur intelligence, de leur façon de communiquer, de leur empathie et de leur structure sociale pour se dire que l’homme est finalement un animal comme les autres.

« Notre société actuelle se tourne de plus en plus vers des méthodes thérapeutiques naturelles, plus authentiques. La zoothérapie en fait partie. Cette thérapie s’adresse à toute personne qui aspire au mieux-être.

Le contact avec l’animal facilite les contacts sociaux et éveille la joie de vivre, souvent profondément enfouie. Et cultiver cette dernière, n’est-ce pas la voie vers le bonheur? »

(José Sarica, Zoothérapie : le pouvoir thérapeutique des animaux, éditions Arthaud, 2017)

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